São Miguel, les Açores

Des post-it sur São Miguel,
Des « do it » sur São Miguel,
Des « vous êtes ici »,
Des « je suis passée par là ».

Assez, je n’en avais pas
Des portes.
Assez, je n’en avais pas.

Sept jours, sept couleurs.
Un arc-en-ciel sur mon île coup de cœur
Toute de vert vêtue,
Avec ses coiffures en macarons multiples,
Ses vaches qui lui tâchent les cheveux.
Avec ses ananas plantés comme des pieux,
Ses cils en feuilles de thé, de chá,
De chá, comme on dit là-bas.

Elle remplit ses cœurs
Volcaniques
Nombreux
Du sang des Dieux.
L’un est vert, l’autre bleu,
Le central est turquoise !

Elle a souvent la tête,
La tête dans les nuages.
Le matin elle se lève
sous un soleil radieux,
se dévoile, se maquille,
Habille ses ongles d’hortensias bleus
Et roses
Et blancs
Et multicolores !

Elle dévore.
Elle dévore le fumier, les fleurs mortes et les insectes au petit déjeuner.
Elle soufre jaune, orange même,
Elle rumine, cogite, s’embue le sommet du crâne
D’un brouillard butyreux.

Mais ses yeux,
Ses yeux,
Ses yeux
Flottent au large,
On y plonge dedans
Pour n’en sortir jamais.
On danse avec les dauphins
En plein dans ses pupilles.
On n’en sort jamais.